par Pascal Bost
Tout comme les grands peintres de l’impressionnisme dont on fête cette année les 150 ans, l’oeuvre de Manuel CARA s’inscrit dans une nouvelle esthétique différente des habituels courants académiques du paysage ou de la nature morte. La couleur prime sur le dessin, ses compositions sont inhabituelles et sa touche est rapide, spontanée.
Il joue habilement entre figuration et abstraction, donnant ainsi une connotation très contemporaine à son travail .
« Je me suis intéressé très jeune au dessin puis à la peinture à l’huile qui deviendra mon médium de prédilection.
Si au début, j’ai privilégié les portraits, le contexte sanitaire des dernières années m’a fait évoluer vers des paysages inspirés de mes promenades de confinement, offrant la vision d’une nature vide de toute humanité.
Ma rencontre avec l’oeuvre du peintre américain Craig Hannah fut déterminante dans mon évolution artistique. La technique que j’utilise s’apparente à la peinture à rebours utilisée par les verriers, la difficulté étant de peindre le recto pour voir l’œuvre finie au verso du plexiglas. »
Cette technique de travail toute personnelle et singulière apporte à son œuvre une fraîcheur et une vibration incroyable. Le traitement de la lumière par touches fragmentées, une texture très fluide du matériau utilisé et un jeu de couleurs d’une richesse infinie lui permettent de nous offrir une nouvelle représentation de la réalité et de nous dévoiler ses impressions personnelles.
Une sensibilité bucolique du paysage nivernais au cœur des murs de notre Espace.
Démarche artistique
» Élève de l’Ecole d’Art Privé Ellipse de Nevers entre 1991 et 1998, les techniques académiques du dessin et de la peinture à l’huile entre autres, m’ont été enseignées. Par la suite j’ai travaillé des modules pour comprendre et appliquer des procédés de composition et d’harmonisation des couleurs comme celle de Cézanne qui a été pour moi une source d’inspiration évidente.
Je m’oriente très vite et naturellement vers le portrait et scènes de genre. Je suis fatalement attiré par le regard des gens, car pour moi, c’est celui-ci qui dirige le portrait et fait ressortir toute la psychologie du personnage. Mon médium de prédilection était à ce jour la peinture à l’huile sur toile ou panneau de bois.
Depuis 2017 je découvre et expérimente un nouveau support, la plaque de plexiglas. Je peins le recto de la plaque puis je la retourne au verso et plaquée sur un fond clair. Cette technique est apparentée à la peinture sur verre. Je commence par les finesses de l’œuvre pour terminer par les fonds. Je dois donc imaginer dès le départ la version définitive de l’œuvre en sachant que je dois aussi composer avec un effet miroir lors de l’exécution de l’image. Ce qui est peint à l’envers à droite se retrouve à l’endroit à gauche.
Les encres à alcool sont les médiums que j’utilise. Appliquées sur le plexigas, c’est une peinture très fluide et d’une belle transparence qui, en se mélangeant, crée des tons et de nuances multiples incroyables.
Le paysage et le végétal prenne de plus en plus d’importance dans mes derniers travaux (« Mise Au Vert ») où la vie humaine n’est plus présente. Cette volonté artistique est née pendant et après la pandémie de 2020, où, me semble-t-il, la nature et la vie animale et nous même, l’Homme, avions retrouvé un moment de pause, de calme, de sérénité et même d’osmose.
L’exposition « Mélancolie Bleue » est la suite de « Mise Au Vert » mais elle met l’accent sur un monde qui devient progressivement plus anxiogène, un monde qui change, qui mue, qui se transforme de notre société aujourd’hui que j’ai caractérisé et symbolisé par la couleur Bleu, omniprésente sur mes travaux »



















