par Paul Lamour
Le coup de foudre de l’artiste Héloïse Pierre-Emmanuel pour l’Espace culturel permet ainsi deux années plus tard de l’accueillir et découvrir la magie de son art, le dessin au fusain. Visible sur 4 week-ends, elle est accompagnée du potier Francis Leloup et de la photographe plasticienne Edith de Faverges, un attelage de grand talent habité par une passion qui ne demande qu’à être partagée.
Héloïse Pierre-Emmanuel : sans attendre l’ouverture de l’expo, ce partage aura pour écoute l’ensemble des élèves de l’école élémentaire afin de les initier à cette technique du fusain. A partir de bâtonnets de fusains récupérés sur les bords…du Fusain, puis carbonisés artisanalement, Héloïse aura à cœur de leur offrir ce plaisir simple découvert à leur âge.
Exposées aujourd’hui, plusieurs séries sont ainsi accrochées, dont une rendant hommage aux rivages du Fusain, de véritables prouesses pour faire apparaître de la lumière…de l’ombre obscure.
Francis Leloup, potier autodidacte aux 50 années de cuissons à bois, présente des pièces uniques « d’avant la robotisation du monde » dit-il. On peut le croire volontiers avec son choix d’argile grésant de Saint Amand en Puisaye qui devra atteindre les 1350 degrés pour révéler ses propres émaillages issus de roches broyées mêlées à des cendres de végétaux…
Edith de Faverges, observatrice de l’absence, voire du presque rien a une pratique picturale et photographique qui symbolise pleinement cette « matière à réflexion » au travers de ses photographies et grands formats. S’attardant sur ce qu’on ne regarde pas assez et qu’on ignore le plus souvent, elle marche donc, glane et recherche des traces sensibles. Et qu’on se rassure, des matières accrochées çà et là sont là pour rappeler…la présence.